LA PAROLE DONNÉE PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

LA PAROLE DONNÉE PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

La parole donnée par le Président de la République de Côte d’Ivoire

 

Le bien-fondé de la nomination du vice-président

 

Planète Paix a à l’occasion de la célébration de ses treize (13) années d’activisme portant sur le thème :  » Des principes fondateurs de la république gage de paix et de stabilité pour un développement soutenable « , invité le Professeur émérite Oraga Obou pour un éclairage sur  » le serment du président de la République de Côte d’Ivoire« . Le Professeur est revenu au cours de la conférence, sur les raisons qui motivent la nomination du vice-président en lieu et place d’un ticket qui permet d’élire, au cours de l’élection présidentielle, et le Président et son vice-président. A noter que c’est un des points clés de la révision de la Constitution, dont le processus est déjà engagé devant les parlementaires. Selon l’enseignant et technicien du droit, qui a indiqué avant la conférence au nom de la vérité scientifique, si les deux personnalités au sommet de l’Etat sont élues au suffrage universel, et qu’au cours du mandat, le tandem marche bien, alors il n’y a aucun souci. Par contre, si d’aventure les deux hommes ont du mal à accordé leur violons, il peut s’ensuivre de gros nuages qui pourraient bien gripper le fonctionnement normal de la machine étatique, a-t-il fait savoir, en indiquant qu’on passe ici d’un duo à un duel. Pire, dans la lutte qui pourrait alors s’engager entre les deux hommes, s’il s’avère que le numéro deux est plus fort, la probabilité de renverser le chef de l’Etat n’est pas à exclure, soutien le conférencier. Or, si on fait fi du ticket, et qu’on s’en tient à la nomination du vice-président, avec la caution de l’assemblée nationale, il est fort probable que de tels cas de figure soient évités, a fait savoir le conférencier. En plus, au cours du scrutin, s’il s’avère qu’il y a un second tour, la nomination d’un vice-président pourrait être un enjeu de taille pour les candidats. « C’est un regain de vitalité démocratique », a-t-il dit. Car, ce serait l’occasion de nouer des alliances au niveau des partis politiques, a, par ailleurs, expliqué le juriste constitutionnaliste. Il faut rappeler qu’au cours de son adresse sur l’état de la nation le 05 mars devant le Congrès, le Président Alassane Ouattara a expliqué que le duo qu’il forme avec Kablan Duncun marche bien. Au point qu’il recommande que le vice-président soit nommé. Il faut savoir qu’en 2016 après adoption de la nouvelle constitution, le Chef de l’Etat réélu en 2015 a nommé son vice-président à titre exceptionnel, alors que la nouvelle constitution prescrit le vote pour le président et le vice-président.

 

Pr Ouraga Obou : ‘’La Constitution peut être révisée à tout moment’’

 

L’ancien Président du comité des experts pour la rédaction de la Constitution de novembre 2016 a donné une conférence portant sur le serment du Président de la République de Côte d’Ivoire.
Le professeur Ouraga Obou s’est prononcé sur l’opportunité de l’actuelle révision constitutionnelle, au cours d’une conférence qu’il a prononcée hier à l’Université Félix Houphouët-Boigny. Le sujet étant étroitement lié à la Constitution, il a fait savoir que pour les juristes, la Constitution reste une matière vivante.  » Elle a une âme et un esprit. Et ne saurait être une matière morte. En tant que telle, elle peut être confrontée à des vicissitudes, avec des moments heureux ou malheureux « , a-t-il précisé d’entrée. De ce fait, « lorsqu’elle doit régler certains problèmes non adaptés, on peut donc la réviser à tout moment, au lendemain même de son adoption « , a-t-il dit, en assurant que la loi fondamentale compte en son sein ses propres modalités de révision. Par ailleurs, en sa qualité de Président à la tête du défunt comité des experts commis pour la rédaction de la Constitution de 2016, il a affirmé avoir notifié au Président Alassane Ouattara des détails techniques qui méritent correction. « Je crois qu’il en a tenu compte » a fait savoir Ouraga Obou, qui a soutenu que le Chef de l’Etat a bien voulu régler ces détails avant de céder le fauteuil présidentiel. En ce qui concerne le mode de révision, le conférencier a déclaré qu’il y a deux pistes. La première, c’est la voie du peuple, autrement le référendum.  » Mais il est trop onéreux« , a-t-il fait remarquer. La deuxième, le Président peut saisir le Parlement pour procéder à la révision, a-t-il soutenu.

 

« Rien ne l’empêche »

 

A propos du thème de la conférence à proprement parlé, l’homme de droit a indiqué que « la prestation de serment, c’est la parole donnée« . Il l’a répété maintes fois, en prenant soin de préciser aussi que, si au cours de son mandat le Chef de l’Etat ne respecte pas son serment, il s’expose à la rigueur de la loi  » Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment« , a rappelé le juriste. A ce titre,  » le président agit en fonction de la constitution, émanation du peuple. il prend ainsi l’engagement officiel de se conformer à ses devoirs vis-à-vis du peuple » Par ailleurs, « ce qui est importent, c’est que le Chef de l’Etat doit rendre compte au peuple de Côte d’Ivoire« , a souligné l’homme de droit. Pour Ouraga Obou, le Président Ivoirien concentre dans sa main d’énormes pouvoirs. Ces pouvoir sont tellement exorbitants qu’il n’a pas hésité à qualifier le Président d’omnipotent « Au temps du parti unique, il était quasiment l’alpha et l’oméga, un personnage redouté et redoutable« , a-t-il souligné. D’un point de vue historique, le conférencier a indiqué également que la prestation de serment n’était pas inscrite dans la loi fondamentale de 1960. « Houphouët Boigny n’a jamais prêté serment« , a-t-il rappelé. Pis, à son décès en 1993, il s’est posé un réel problème à Henri Konan Bédié, lorsqu’il devait lui succéder, conformément à l’article 11 de cette Constitution.
Il explique donc que c’est parce que la prestation de serment n’était pas inscrite dans la constitution en vigueur à cette époque que l’ancien Président de l’Assemblée nationale, au moment d’accéder à la magistrature suprême, après le décès du père de la nation, est allé directement à la RTI pour demander aux Ivoiriens de se « mettre à sa disposition« . Pour le conférencier, aucune autre voie ne s’offrait à Henri Konan Bédié
Au cours de la conférence, Ouraga Obou s’est prononcé aussi sur les sujets brûlants de l’actualité. Entre autres, l’adresse sur l’état de la Nation faite par le chef de l’Etat le 5 mars, devant les parlementaires réunis en Congrès, à la Fondation Félix Houphouët – Boigny de Yamoussoukro. « Je me suis réjoui lorsqu’il a annoncé qu’il ne veut plus briguer un autre mandat« , a-t-il affirmé.
Il a ajouté que lorsqu’il était à la tête du comité des experts pour la rédaction de la Constitution, le Président avais dit qu’il ne sera plus candidat.
Aujourd’hui, l’actualité lui donne raison. Selon Ouraga Obou le Président Alassane Ouattara est un homme de parole et qu’il faut respecter les hommes qui tiennent paroles et les féliciter. Et pourtant, a-t-il ajouté rien ne l’empêche d’être candidat. « Quand vous lisez l’actualité Constituant, y a-t-il quelque chose qui interdit d’être candidat ?« , s’est-il interrogé, avant de répondre clairement que « rien ne l’empêche » !
La conférence qui a bénéficié de l’appui de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire et de Konrad-Adenaeur Stifung a enregistré la présence d’acteurs politiques, de Responsables d’organisation de la société civile, d’autorités étatiques, de Représentants d’institutions internationales etc. Les treize ans d’activisme de Planète Paix étaient placés sous la Présidence effective de la Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme et a bénéficié de l’appui technique de l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers la Primature, le Ministère de la promotion de la Jeunesse et de l’emploi des jeunes, le Secrétariat d’Etat Chargé du Service Civique, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.