Mot du directeur 1

Je voudrais fort bien exprimer ma reconnaissance Ă  l’annĂ©e 2017 qui m’a permis de passer en 2018. Ma reconnaissance va Ă©galement Ă  l’endroit de tous ceux qui nous ont fait confiance, leurs appuis techniques, financiers et en nature nous ont Ă©tĂ© fort utiles et nous ont permis d’apporter notre modeste contribution dans notre domaine d’activitĂ©.

Que le CrĂ©ateur de toute chose vous comble de grĂące, de bonheur et d’amour. A vous jeunes Leaders et champions d’ici et d’ailleurs recevez mes mots d’encouragement et de bonheur pour tout ce que vous faĂźtes Ă  travers vos actions respectives pour un lendemain meilleur. En tout temps, en tout lieu et en toute chose que chacun de nous, et j’emprunte quelques mots au Sage, s’interroge, ai-je fait, bien fait, ce que je dois pour l’Amour, la paix, la rĂ©conciliation, la joie et le bonheur dans le monde ? Qu’avons-nous fait de nos 365 jours qui viennent de passer pour que le bien triomphe du mal dans le monde? Et que ferons-nous en 2018?

Je voudrais formuler mes vƓux de rĂ©conciliation, de bonheur, de solidaritĂ©, d’amour et de paix au peuple ivoirien en particulier Ă  nos autoritĂ©s politiques, religieuses, administratives. 2018 doit ĂȘtre perçue comme l’annĂ©e de la rĂ©conciliation en CĂŽte d’Ivoire et chacun de nous doit s’y mettre dans la mesure de sa responsabilitĂ©, selon l’Amour qu’il porte dans son cƓur et sa volontĂ© de paix pour notre pays.

MajestĂ©, Excellence, Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualitĂ©s, un peu plus de 6 annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es et nous sommes encore lĂ , Ă  pointer du doigt la rĂ©conciliation sans pourtant la saisir du bon bout, l’ayant habillĂ©e d’une apparente peau de porc-Ă©pic. Le constat est lĂ , devant nous, nous n’avons pas fait assez ou nous n’avons pas fait ce qu’il faut pour rĂ©concilier les ivoiriens. Depuis, chacun y va de sa raison, de son avis, de sa formule donc de sa voie. Autant de raisons, autant d’avis, autant de formules donc autant de voies qui obstruent ainsi le passage Ă  ce que devrait ĂȘtre la Voie. Chacun y va seul, seul sans les autres parce que personne ne veut en vĂ©ritĂ© aller Ă  la rĂ©conciliation. Nul n’ignore que pour y arriver, les vĂ©ritables personnes concernĂ©es par cette rĂ©conciliation doivent se retrouver en toute humilitĂ© et dans la vĂ©ritĂ©, les uns confiants dans les uns, les autres, en dehors de toute mise en scĂšne, appuyĂ©es en cela par tout le corps social. D’aujourd’hui, telle voix envisage la rĂ©conciliation sous condition suspensive ; telle autre voix la confond Ă  la justice humaine, telle autre voix encore lui donne le visage qu’il dĂ©sir. Il me semble que la rĂ©conciliation doit ĂȘtre plus un acte de pardon, de misĂ©ricorde, de rapprochement, d’Amour visant la paix qu’un acte de chĂątiment et de justice humaine. Et le peuple parfois pusillanime, parfois affaibli, parfois timorĂ© parfois aveuglĂ© par ses propres pensĂ©es et interrogations reste muet. Et le voilĂ , dĂ©pouillĂ© de ses attributs divins. Sans voix, ni pouvoir, il ne peut intervenir en urgence pour souder et ressouder les parties en dislocation du corps social. Le dĂ©tenteur s’étant Ă©rigĂ© en titulaire du pouvoir avec la coopĂ©ration du peuple, piĂ©tine ostensiblement l’un de ses attributs essentiels, savoir, la conscience morale. Ainsi, atteint dans cet attribut, il (le peuple) raisonne peu, ou ne raisonne plus ou encore tombĂ© en dĂ©cadence la plus ignoble, il dĂ©raisonne. Chaque partie du corps social se dĂ©tachant, peu Ă  peu du tout, dit « Je » en lieu place de « Nous », «mon» en lieu place de «notre». La pensĂ©e dans l’Etat, devient possessive Ă  l’image de notre Ă©go, elle se ramĂšne Ă  nous, Ă  nos seuls intĂ©rĂȘts, elle s’exprime dĂ©sormais au singulier. AveuglĂ©es par ses intĂ©rĂȘts Ă©goĂŻstes, chaque partie se soucie peu ou ne se soucie guĂšre de l’unitĂ© sociale expression d’une rĂ©conciliation vraie. Le seul objet de pensĂ©e dans l’Etat est le pouvoir. Chacun veut le conquĂ©rir ou le conserver Ă  tout prix. En ce cas, la RĂ©conciliation devient le dernier des voeux. La pensĂ©e collective (celle du peuple) est en train de s’évanouir au profit de la pensĂ©e clanique, ethnique, familiale voire personnelle. Le contrat social tend Ă  se rompre. Mais, tous, autant que nous sommes, nous pouvons imposer Ă  2018 nos vƓux d’Amour, de RĂ©conciliation, de CohĂ©sion sociale et de Paix dans la vĂ©ritĂ©. Je dis non Ă  l’esprit de vengeance qui habite dans le cƓur des membres de tous les camps en conflits et je veux sans me tromper croire en leur sens de responsabilitĂ© et en leur volontĂ© de parvenir au plus vite Ă  la rĂ©conciliation vraie. L’intĂ©rĂȘt du peuple devant ĂȘtre au-dessus de nos intĂ©rĂȘts personnels

Le problĂšme de la CĂŽte d’ivoire est social, c’est donc la sociĂ©tĂ© toute entiĂšre qui devra le rĂ©gler

Le problĂšme de la CĂŽte d’ivoire est politique, c’est donc politiquement que nous devrons le rĂ©gler

Le problùme de la Cîte d’ivoire est humain, c’est donc dans les vrais valeurs humaines, dans le respect de la vie, de personne humaine que nous devons puiser la solution.

La rĂ©conciliation en CĂŽte d’Ivoire se rĂ©sume en trois choses : « le Temps, l’Espace et l’Homme »

Il fallait un temps raisonnable aux uns, les autres pour digĂ©rer leur colĂšres, leurs douleurs, panser leurs blessures, faire leurs deuils. Le temps viendra et il (2008) est dĂ©jĂ  venu oĂč tous les fils et filles de notre pays doivent crĂ©er les conditions d’une rĂ©conciliation vraie

Il nous faudra alors crĂ©er un cadre de concertation (Espace) oĂč les vĂ©ritables objets de rĂ©conciliation viendront en vĂ©ritĂ© et par amour s’exprimer, se parler en frĂšres.

Il faut pour y arriver de vĂ©ritables acteurs (l’Homme) de rĂ©conciliation, courageux douĂ©s d’une bonne moralitĂ©, neutres en pensĂ©e, en parole et par action, disposant suffisamment d’amour pour contaminer les personnes Ă  rĂ©concilier ; leur rĂŽle ne devant pas ĂȘtre de rechercher celui qui a raison ou celui qui est coupable mais d’amener les personnes objet de rĂ©conciliation Ă  reconnaĂźtre humblement leur faute, les erreurs commises et le mal qu’elles se sont faits ou qu’elles ont fait Ă  la communautĂ© dans un renoncement de soi. Les personnes Ă  rĂ©concilier doivent porter en elles-mĂȘmes suffisamment d’amour, Ă©lan qui permettra Ă  l’un, l’autre de se rejoindre dans l’optique de rechercher pour chacun ce qu’il y a de meilleur. Si le poisson pourri par la tĂȘte, il nous paraĂźt nĂ©cessaire de commencer pour le soigner Ă  partir de la tĂȘte. Partant de cette idĂ©e, la rĂ©conciliation ivoirienne devra pour sa rĂ©ussite commencer par les leaders des diffĂ©rentes parties en conflits. Au surplus, si nous appelons la rĂ©conciliation de tous nos vƓux, nous devons commencer par libĂ©rer tous les prisonniers politiques sans envisager la condamnation de ceux qui ne le sont pas encore. Je m’adresse Ă  tous les camps. Cela nous fera sortir du cercle infernal de vengeance, de crise, de conflit et donc de guerre fratricide. Si chacun fait l’effort d’Amour, si chacun fait l’effort de se rapprocher de son frĂšre dans la maniĂšre et dans la vĂ©ritĂ©, la rĂ©conciliation, la cohĂ©sion sociale et donc la paix vĂ©ritable et totale sera une rĂ©alitĂ© en CĂŽte d’Ivoire en 2018. Car, nous dit les Saintes Écritures : « l’on vous jugera du jugement dont vous jugerez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.» Pour ne pas voir les miens un jour emprisonnĂ©s, je m’interdis aujourd’hui d’emprisonner les autres.

MajestĂ©, Excellence, Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualitĂ©s, la rĂ©conciliation en CĂŽte d’Ivoire est un impĂ©ratif catĂ©gorique et non hypothĂ©tique et je reste convaincu que quand ce message de vƓux parviendra au plus grand nombre, singuliĂšrement, Ă  nos autoritĂ©s, la rĂ©conciliation sera proche de chacun de nous, de nos cƓurs, de nos esprits. Mais, il nous faudra se mettre en situation de l’accueillir par nos actions et avec elles la volontĂ© ferme et commune de hisser notre patrie au rang de pays dĂ©veloppĂ© dans l’union, la discipline et le travail. C’est alors que nous serons des ivoiriens et des ivoiriennes nouveaux.

Achille COMOE