LE PRÉSIDENT CENTRAL DE PLANÈTE PAIX ABORDE L’ACTUALITÉ ÉLECTORALE AVEC M. WILL BROWN CORRESPONDANT AFRIQUE DE L’OUEST DU MAGAZINE BRITANNIQUE « THE ECONOMIST »

LE PRÉSIDENT CENTRAL DE PLANÈTE PAIX ABORDE L’ACTUALITÉ ÉLECTORALE AVEC M. WILL BROWN CORRESPONDANT AFRIQUE DE L’OUEST DU MAGAZINE BRITANNIQUE « THE ECONOMIST »

L’économie de la Côte d’Ivoire est en plein essor, mais sa politique semble bancale

Une élection l’année prochaine risque de replonger le pays dans le conflit

Peu de pays d’Afrique de l’Ouest attirent autant les investisseurs que la Côte d’Ivoire. Son économie, qui devrait croître de plus de 7% cette année et l’an prochain, est parmi les plus dynamiques en Afrique. Ses efforts pour réduire les formalités administratives et faciliter la création d’une entreprise ou l’obtention de prêts ont été salués par des entreprises privées et des institutions multilatérales telles que l’IMF et la Banque mondiale, qui l’ont augmentée de 25 places sur sa «facilité de faire des affaires». »Depuis 2015. Le 23 septembre, Standard Chartered, une banque, l’a classée en tête de liste des 20 pays qui ont le plus de potentiel de négocier.

Une grande partie du crédit pour ce boom économique revient à Alassane Ouattara, un ancien économiste qui est président depuis 2011. Pendant son mandat, le gouvernement a vendu des participations dans des entreprises publiques et investi dans de nouvelles routes et d’autres infrastructures. Mais la réforme économique n’a pas été accompagnée d’un changement politique, ce qui suscite des inquiétudes avant les élections présidentielles de l’année prochaine, selon lesquelles le pays pourrait retomber dans le conflit. Une élection contestée en 2010 a conduit à une terrible guerre civile d’un an.

La première préoccupation concerne M. Ouattara, qui pourrait effacer son cahier en tentant de briguer un troisième mandat. Cela semble enfreindre la limite de deux mandats inscrite dans une nouvelle constitution en 2016. Mais M. Ouattara a déclaré dans une interview à un magazine français l’année dernière que ses premiers mandats ne comptent pas et qu’il pourrait représenter un autre deux, à partir de l’année prochaine. Une telle décision exaspérerait l’opposition et conduirait presque certainement à de violents troubles, selon Achille COMOE de Planete Paix, une ONG ivoirienne.

Une astuce pourrait être de changer la constitution pour empêcher les personnes de plus de 75 ans de courir. Bien que cela interdirait M. Ouattara, cela disqualifierait également ses principaux rivaux politiques, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, tous deux anciens présidents. M. Ouattara a aboli la limite d’âge en 2016, peut-être déjà alors en vue de se représenter. (Même s’il ne se présente pas, il peut toujours essayer d’incliner le concours en faveur de son parti au pouvoir, le rhdp.)

Peu de gens ordinaires seraient mécontents de voir M. Gbagbo disqualifié: c’est son refus de concéder la défaite après avoir perdu les élections en 2010 qui a déclenché la guerre civile qui a entraîné la mort d’environ 3 000 personnes. Sa carrière politique aurait sûrement dû se terminer en 2011, lorsque les forces de M. Ouattara l’ont fait sortir de son bunker à Abidjan, la capitale commerciale du pays, ou lorsqu’il a été arrêté plus tard dans l’année pour faire face à des accusations de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale (icc ). Pourtant, il influence toujours la politique ivoirienne. Son acquittement par l’ICC au début de cette année a fait craindre qu’il ne revienne à courir, ravivant le conflit.

Ce risque a été écarté pour le moment le 16 septembre, lorsque le procureur en chef du CICI a fait appel de son acquittement. Mais l’ombre portée par la guerre rend encore de nombreux Ivoiriens nerveux, en particulier lorsqu’ils regardent l’état de l’armée. Bien que les rebelles et les loyalistes aient été intégrés, l’armée est profondément divisée et sujette aux mutineries. En 2017, quelque 8400 soldats mécontents – environ un tiers du total – ont pris le contrôle de la deuxième ville du pays, Bouaké, exigeant 8000 dollars et une maison chacun.

Les Ivoiriens approuvent fermement la limite de deux mandats pour les présidents et plus d’un quart pensent que leurs représentants sont corrompus. L’économie est peut-être en plein essor, mais la démocratie est en crise. «La politique est toujours le moyen le plus simple de gagner de l’argent», hausse André Braud-Mensah, un homme d’affaires.

https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2019/09/26/ivory-coasts-economy-is-booming-but-its-politics-look-wobbly